Dans cet article, je vous partage plusieurs erreurs que j’ai commises au cours de ma pratique. L’objectif étant d’offrir un regard introspectif sur les défis spécifiques à notre métier de formateur. Vous y retrouverez notamment : le choix et la gestion des outils numériques, l’importance de la communauté et de l’échange avec les pairs ainsi que la nécessité de documenter et de revoir régulièrement ses propres bonnes pratiques pédagogiques. Je rappelle que, comme nos apprenants, il est normal de faire des erreurs et ça fait partie de l’apprentissage.
Analysons les erreurs de parcours fréquentes pour les formateurs. Je me suis basée sur mon expérience personnelle afin d’identifier les pièges à éviter et les bonnes pratiques à réintégrer.
1ère erreur – La gestion des outils numériques : entre optimisme et contraintes
- Problématique : j’ai pu observer une tendance à adopter de nouveaux outils avec enthousiasme (ex: Glowbl, Beekast…). Puis à les abandonner faute d’utilisation régulière ou de compatibilité avec les clients (Zoom, Teams).
- Le piège de l’oubli : l’abandon d’un outil peut entraîner la perte de familiarité avec ses fonctionnalités. Et en redécouvrant l’outil, on se rappelle de ses avantages. Par exemple, je formais beaucoup sur Glowbl jusqu’à ce que mes clients me demandent d’utiliser l’outil Teams. Et quand je suis revenue sur Glowbl… Il a fallu un moment avant que je reprenne mes repères et pourtant l’outil est facile de prise en main. D’ailleurs c’est un outil que je recommande pour l’intelligence collective, l’interaction et l’autonomie des participer à se mobiliser. Je me suis dit « il était super bien » et là je redécouvre des fonctionnalités. Par exemple, sur les tables non seulement je peux ajouter des petits fauteuils mais aussi je peux créer les chapeaux de Bono : chaque table va correspondre à une couleur des chapeaux de Bono c’est génial.
- La limite des versions gratuites : Les outils freemium (comme Genially) peuvent être très attrayants au début. En revanche, leurs versions gratuites présentent souvent des limitations significatives (ex: partage de liens publics, impossibilité de télécharger des formats interactifs). Ceci rend inévitable, l’achat d’abonnement payantpour une utilisation professionnelle complète. C’est un peu le piège des outils gratuits car tu as une partie gratuite et une partie payante. La version gratuite nous limite facilement et rapidement. Donc, il faut identifier pourquoi on s’en sert et aussi être conscient des limites que ça peut apporter.
- Recommandation : Il est crucial de choisir des outils non seulement pour le besoin immédiat, mais aussi pour le long terme. Soyez conscient des limites des versions gratuites et en évaluant la rentabilité d’un abonnement payant en fonction de l’usage prévu. Éviter de suivre aveuglément les tendances sans une analyse approfondie de l’utilité réelle de l’outil.
L’Isolement de l’indépendant et l’importance de la communauté
- Problématique : être formateur indépendant peut entraîner un sentiment d’isolement, un manque de feedback sur ses pratiques et une tendance à se renfermer. Même si de prime abord, on se sent pousser des ailes parce qu’on est libre de faire ce qu’on veut, de libérer sa créativité. Le revers de la médaille peut s’avérer douloureux si on reste seul.
- Risques de l’isolement : l’absence d’échange avec les pairs peut empêcher de rester conscient de ses propres bonnes pratiques, de détecter ses erreurs ou de découvrir de nouvelles approches et outils utilisés par d’autres. On risque d’utiliser toujours les mêmes méthodes qui peuvent s’avérer vieillottes. On a tendance à se renfermer un peu sur soi et à ne plus savoir, voire même à ne plus à ne pas être conscient de toutes les bonnes pratiques qu’on a, les erreurs qu’on fait. Bref, on ne sait plus parce qu’on n’a pas de feedback on n’a pas de retour.
- Avantages de la communauté : rejoindre une communauté de formateurs permet le partage de bonnes pratiques, de doutes et de victoires, l’obtention de retours constructifs, et la découverte d’outils ou de méthodes alternatives. C’est pour cette raison que j’avais créé les « Formateurs Anonymes ».
- Conseil : ne pas hésiter à parler de ses idées de formation à d’autres formateurs. Ceci permet d’évaluer leur pertinence avant de se lancer. Ce n’est pas parce que vous partagez une idée qu’elle vous sera volée, c’est une erreur courante. C’est nécessaire d’échanger pour se rendre compte si l’idée est bonne ou non.
L’oubli des bonnes pratiques et la nécessité de la documentation
- Problématique :avec le temps, j’ai cessé d’appliquer certaines bonnes pratiques. Pourquoi ? Je les avais simplement oubliées ou abandonnées au profit de nouvelles habitudes moins efficaces.
- La perte de réflexes : cette perte peut être redécouverte fortuitement en se replongeant dans d’anciens documents ou scénarios pédagogiques. Je retrouve toutes mes bonnes pratiques quand j’anime un atelier et je prends conscience que ce que je faisais qui était pertinent et efficace mais aussi de mauvaises habitudes prises qu’il faut laisser de côté.
- Solution : la documentation papier. Je trouve qu’il est important de conserver une trace écrite de ses animations (scénarios pédagogiques détaillés, notes de participation) pour pouvoir se replonger dans ses anciennes méthodes et réintégrer les bonnes pratiques oubliées. Je garde toujours une trace papier des animations que je peux faire, pas toutes mais sur des formations ou des ateliers je vais imprimer mon scénario pédagogique, prendre des notes des interactions. En les relisant, je retrouve des éléments importants sur mon organisation.
- Introspection régulière : un travail d’introspection régulier est nécessaire pour évaluer ce qui fonctionne bien, ce qui est à revoir, et faire le tri dans les outils utilisés.
Conclusion
Les erreurs sont inévitables dans le parcours d’un formateur, en particulier lorsqu’on est indépendant. Les principales erreurs identifiées concernent la gestion des outils numériques (choix inadapté, méconnaissance des limites des versions gratuites), l’isolement professionnel (manque d’échange et de feedback), et l’oubli de ses propres bonnes pratiques (défaut de documentation et de relecture). Je vous encourage à accepter ces erreurs comme des opportunités d’apprentissage et à mettre en place des stratégies (analyse des outils, participation à des communautés, documentation rigoureuse) pour les minimiser et améliorer sa pratique.